Ça y est ? Vous avez emmerdé pris des nouvelles de toute votre famille et noté un maximum de détails sur la vie de chacun ? Alors l’heure est venue de se mettre devant votre ordinateur.
Acte manqué
Dans ma liste de matériel du précédent épisode, j’ai oublié de mentionner deux outils indispensables si vous comptez faire de la généalogie sur ordinateur :
– un appareil photo
– un scanner
L’appareil photo (qui peut être intégré à votre téléphone mobile) va évidemment vous servir à faire des photos (ça alors). Je ne pense pas aux selfies, mais plutôt à prendre des photos des membres de votre famille (y compris les morts, mais dans ce cas, ce sera plutôt de leur pierre tombale.. n’allez pas déterrer de cadavres hein, c’est un délit), et parfois de documents (j’y reviendrai). Quant au scanner, il va évidemment vous servir à numériser les actes que vous avez sous forme papier, ou les vieilles photos sépia de votre collection familiale. Inutile de monter à des résolutions insensées, limitez-vous à du 300ppp, c’est largement suffisant (du 150 ou 200ppp font très bien l’affaire, car au final ces numérisations seront affichées sur un écran d’ordinateur, qui a une résolution bien moindre).
La Sainte-Trinité
Pour progresser dans sa généalogie, il n’est absolument pas nécessaire de récupérer tout et n’importe quoi sur la vie d’un individu. Évidemment, rien en soi ne vous en empêche, mais limitez vos recherches à ces trois actes :
– l’acte de naissance
– l’acte de mariage
– l’acte de décès
Avec ces trois-là, vous avez déjà pas mal de chances de remonter jusqu’au XVIIIè siècle. Au delà, c’est un peu plus compliqué.
Pour les obtenir, ce n’est pas sorcier, mais il y a quelques règles. Déjà, commencez par vous : demandez votre acte de naissance à la mairie de votre commune de naissance (et pour le mariage, ben à mairie où vous vous êtes marié ! Pour l’acte de décès, ça va être plus difficile de l’obtenir, par contre…). Vous pouvez le faire soit en vous déplaçant, soit par courrier postal, et comme nous sommes en 2015, soit par Internet. Joie et bonheur, un portail unique – mon.service-public.fr – permet de faire en ligne tout un tas de démarches, et notamment les demandes d’actes d’état civil. Le seul hic, c’est que de nombreuses communes (notamment rurales), ne sont pas encore reliées à ce portail. La solution consiste alors à chercher sur le moteur de recherche de votre choix si la mairie de votre bled commune a un site internet, et de voir s’il y a une rubrique « démarches ». Sachez qu’aucun acte ne peut être demandé par téléphone, c’est soit courrier postal, soit déplacement sur place. Imaginez ce qu’un quidam peut faire de votre acte de naissance ou de mariage…
Si vous êtes nés à l’étranger, évidemment vous devrez selon votre cas vous adresser à votre consulat (si vous avez été naturalisé) ou sinon au Ministère des Affaires Etrangères (pour les Français nés et/ou mariés et/ou décédés à l’étranger). Là les délais et les coûts sont aléatoires, je n’en parlerai pas dans cette série d’articles : je pars du fait que vous êtes français né en France et d’ascendance française née en France, ce sera beaucoup plus simple pour tout le monde.
La plupart du temps, les copies des actes vous seront adressées par courrier (postal), JAMAIS par email, et ce gratuitement. Mais certaines (petites) communes (rurales) demandent une enveloppe timbrée à votre adresse ou des sous, car elles n’ont pas forcément les moyens de vous envoyer une lettre (et d’avoir une adresse email en autre chose que @wanadoo.fr).
Lorsque vous demander la copie d’un acte, demandez TOUJOURS la copie INTEGRALE de celui-ci. Vous pouvez un extrait avec ou sans filiation, mais c’est tellement mieux de recevoir une photocopie (plus ou moins cradingue) de l’acte tel qu’il se trouve dans un registre…
Pour les personnes décédées depuis moins de 100 ans, la règle est la suivante : vous devez être un ascendant ou descendant de la personne (donc frères et soeurs sont exclus), et être en mesure de fournir des informations sur celle-ci (souvent, noms et prénoms de ses parents). Ou être en mesure de prouver que vous êtes son héritier (ça marche pour les frères, soeurs, oncles, etc). C’est la loi. En pratique, hmm… il semblerait qu’on puisse demander sans souci… mais c’est interdit donc ne le faites pas.
Au delà de 100 ans, c’est simple, il n’y a pas de règle : vous pouvez tout demander, c’est open bar, et même très souvent disponible à n’importe qui sur Internet, comme vous allez le voir.
Les AD vont vous aider
J’écris de ces titres moi, parfois… Les AD, ce sont les Archives Départementales, et comme il y a 100 départements en France, il y a autant de sites internet différents. Et parfois, les grandes villes (ex: Paris, Nantes, Metz…) ont leur propres archives. Donc là, je vous livre l’astuce ultime : si vous souhaitez consulter les archives du Morbihan par exemple, et bien vous tapez « archives 56 » (ou « archives morbihan ») dans votre moteur de recherche favori, et hop, vous l’aurez immanquablement. Ça marche à tous les coups. Incroyable, non ?
Le seul souci, c’est que TOUS les sites sont différents. Au delà de la charte graphique plus ou moins réussie et des collections plus ou moins complètes, l’outil de recherche et de consultation peut parfois vous amenez à maudire toute la population d’un département. Si la plupart utilisent Archinoë (qui n’est pas trop mal, enfin, si le département a une version récente…), certains utilisent un site en Flash (Paris, grr !), d’autres un truc écrit au paléolithique et destiné aux vieux rabougris de l’épisode précédent… Mais malgré tout, on trouve bien souvent son bonheur, pour peu qu’on cherche des actes de plus de 100 ans (et bien souvent, plutôt de 110 à 115 ans.. c’est rare d’avoir des archives en ligne au delà de 1902), et de moins de 500.
Viva la Revolución !
C’est le décret du 20 septembre 1792 qui a retiré aux curés la tenue des registres d’état civil et l’a confiée aux officiers d’état civil (souvent les Maires dans les campagnes), et instauré quelques règles, mais cette loi a mis un peu de temps à être appliquée, pour diverses raisons – dont la langue -, et il faudra attendre l’Empire (Napoléon 1er) pour que tout se mettre en place. Mais vous verrez nettement la différence avant et après 1792, croyez-moi. Fini le latin (et parfois le breton ou l’allemand !), finies les pattes de mouches illisibles, finis les noms qui changent d’orthographe selon le curé en place et son degré d’instruction, à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, c’est propre et net. Mais plus vous remonterez dans le temps, plus vous vous arracherez les cheveux, sachez-le.
Ah bah pas viva la Revolución tant que ça, en fait…
Hélas, si la Révolution Française était plutôt bien partie en matière d’état civil, dès le lendemain du décret du 20 septembre 1792 (le 21, donc), la toute jeune république a eu la mauvaise idée de se dire que le calendrier grégorien, ça faisait vraiment trop Ancien Régime, et qu’il fallait en faire un autre basé sur le temps pourri de l’époque et rappeler la vie paysanne (sans la FNSEA) au passage. Ainsi naquit le calendrier républicain, que je maudis jour et nuit depuis que je me suis mis à la généalogie.
Autant les Germinal, Pluviôse, Brumaire, Thermidor et autres noms de mois poétiques, c’est chiant quand on apprend ça à l’école mais ça pourrait encore passer, autant le principe d’une année de 12 mois de 30 jours (soit 360 jours) puis de jours à la con complémentaires en septembre (la fin de l’année pour le calendrier), non vraiment, c’était n’importe quoi. Du coup, nous généalogistes devons jongler avec les dates républicaines et grégoriennes dès qu’on cherche un acte circa 1793-1806. Visiblement, ça a fait chier Napoléon (qui était peut-être généalogiste lui aussi, allez savoir) qui mis fin à cette chienlit le 9 septembre 1805 d’un coup de stylo bic plume rageur, en décrétant le retour du calendrier grégorien le 1er janvier 1806. Finies les conneries, quand l’Empire contre-attaque, ça ne rigole pas. Le problème, c’est que malgré tout, des millions d’actes ont été écrits pendant cette période, il faut donc jongler avec les dates. Heureusement, on trouve des convertisseurs de calendrier en ligne, comme celui-ci, et c’est bien pratique ma bonne dame.
Autre souci avec la Révolution (et plus tard la Commune, qui au passage réinstaura pendant 15 jours le calendrier républicain…), c’est qu’à l’époque, on ne s’est pas privé pour bouter le feu à plein de choses et notamment les registres paroissiaux (en fait, aux églises qui se trouvaient autour). Résultat, des pertes irréparables, et pour certaines communes, plus aucun acte avant cette période… En général, une copie des registres était déposé au tribunal du coin. Mais quand le tribunal brûlait aussi… C’est ainsi que pour Paris, il n’y a AUCUN acte original datant d’avant 1860 : en effet, tout a brûlé (hôtel de ville et palais de justice) en 1871 (le 24 mai si ma mémoire est bonne). Malgré tout, des générations d’archivistes ont pu en reconstituer environ un tiers, en se basant sur plusieurs sources (documents privés, minutes notariales…), et donc tout espoir n’est pas perdu. Par contre, les actes reconstitués ne sont pas en ligne, il faudra vous déplacer aux archives de Paris (et c’est sympa, je vous raconterai, j’y suis allé). Idem pour certaines régions occupées à partir de 1870 (genre euh.. l’Alsace-Lorraine), où il y eut un léger flottement dans la gestion de l’état civil, jusqu’à ce que le Denkmalarchiv (l’administration teutonne) remette un ordre tout germanique à ce bazar (et par germanique, j’entends « en allemand ». Bon, je vous rassure, j’en ai fait un an comme troisième langue en classe de seconde, et je m’en suis tiré).
Pour résumer, parfois on n’a pas de bol, les événements qu’on cherche se sont produits au mauvais endroit et au mauvais moment, c’est la loose, et on n’a rien, zéro, nada. Mais bon, les révolutions ne sont pas sans casser des œufs, et je garde malgré ça énormément d’estime pour la Révolution Française et la Commune, non mais !
Allez, on s’y met
Maintenant que vous savez tout ça, vous allez pouvoir lancer votre première recherche d’acte. Vous savez aussi, en ayant pris des nouvelles de votre famille, que votre arrière-grand-mère paternelle est née à Trifouilly-les-Oies, toutefois sans savoir la date exacte. Mais grosso modo, c’était vers 1896.
Votre premier réflexe, c’est de savoir dans quel département se situe Trifouilly-les-Oies. Ensuite, direction le site des archives de ce département, et sa section « archives numérisées » puis « état civil ». Jusque là tout va bien. En général, on peut sélectionner la commune, et éventuellement une année ou une plage d’années. Et en fonction de vos critères, vous allez vous retrouver avec une liste de registres accompagnés de sigles bizarres comme BMS, NMD ou TD, ou ces lettres séparées (N, M ou D). Que choisir ? Si vous êtes curieux et en choisissez-un au hasard, vous allez vous retrouver avec un registre de plusieurs dizaines voires centaines de pages, et avant de trouver votre arrière-grand-mère, vous abandonnerez la généalogie.
Ces sigles barbares sont en réalité très simples à comprendre :
– BMS : Baptêmes, Mariages, Sépultures. C’est la nomenclature qu’on retrouve pour les registres paroissiaux, donc avant la Révolution.
– NMD : Naissances, Mariages, Décès. C’est la même chose que BMS, mais sans l’aspect religieux. Donc après la Révolution.
– TD : Tables Décennales. Alors ça, en voilà une idée lumineuse : il s’agit de la liste des naissances, mariages et décès dans l’ordre alphabétique (des patronymes) puis chronologique pour une décennie, qui commence par une année en 3 et se termine une année en 2 (par exemple, 1863-1872). C’est génial mais ça n’est apparu qu’au XIXè siècle (en réalité, à partir de 1792, mais les TD 1793-1802 sont rarissimes selon mes constatations). A partir de 1803, ce n’est que du bonheur, ça va faciliter vos recherches.
En effet, plutôt que de lire des registres plus ou moins bien microfilmés par les Mormons (et oui, ce sont eux qui ont fait les microfilms dans les années 1970) et lire des dizaines de pages avant de trouver grand-mémé, un rapide coup d’oeil aux TD vous permettra de la retrouver bien plus vite (il faudra quand même lire les autres registres, mais avec sa date de naissance, c’est quand même plus pratique).
Dans cette liste, nous allons donc choisir la TD 1893-1902, vu que votre arrière-grand-mère serait née vers 1896. Un simple clic et hop, on obtient une liste de noms et de dates. Le premier truc avant de foncer vers une page au hasard est de savoir comment tout ça est organisé. Les TD respectent le classement NMD, et donc vous aurez d’abord la liste de toutes les naissances, puis celle de tous les mariages, et enfin celle de tous les décès. Comme les registres ne sont pas forcément indexés, on ne sait pas toujours quand débute la section des mariages et celle des décès (pour les naissances si, c’est forcément au début). Une petite astuce cependant : il y a en général plus de naissances que de mariages et de décès.
Il vous suffit donc de faire défiler les pages jusqu’à trouver grand-mémé et de noter sa date de naissance : le 21 juillet 1895 (ah tiens, c’était donc pas 1896). Vous notez l’information (ne vous fiez pas à votre mémoire pour ça… quand vous lisez des centaines de dates et de noms par jour, on ne s’y retrouve plus), et au passage, notez les noms des autres gens qui portent le même patronyme… il s’agit peut-être de frères, de soeurs ou de cousins/cousines… Dans que vous êtes dans cette TD, profitez-en pour relever aussi les mariages et les décès, là aussi on peut retrouver des membres de la famille…
Ensuite, retour à l’outil de recherche du site : repérez le registre des naissances (N ou NMD), allez à la date notée plus tôt et tadaaaaa : voilà grand-mémé !
Lire c’est bien, mais…
Et oui, ça vous plairait d’avoir une copie de l’acte. Sauf que vous avez lirez régulièrement que la reproduction est interdite et blablabla… Cela dit, en général, pour un usage strictement privé, rien ne vous empêche d’imprimer l’acte. Il vous est par contre formellement interdit de reproduire un document pour le mettre en ligne (d’où la résolution pourrie de mon image précédente). Donc copier ou imprimer l’image oui (sauf exceptions), la mettre en ligne, non (le tribunal qui me jugera pour cet article retiendra j’espère l’utilisation à des fins pédagogique des illustrations ci-dessus et ci-dessous).
Je vois déjà les petits malins qui se disent qu’un clic droit / enregistrer l’image sous fera l’affaire mais… et oui, le clic droit est bloqué et affiche un message d’insultes ou un menu contextuel selon le cas… Alors, que faire ?
Bon, si vous me jurez sur la tête de vos ancêtres que vous ne ferez qu’un usage strictement privé, voici une petite astuce : désactivez Javascript temporairement. Soit via les options de votre navigateur, soit via une extension (comme NoScript pour Firefox). Et hop, à vous les joies du clic droit pour enregistrer l’image (zoomez avant, histoire d’avoir une bonne qualité de lecture, conseil d’ami…). Reste Paris et son site en Flash qui fait exception. Pour l’instant, je n’ai pas trouvé d’autre astuce de que prendre une capture d’écran. Ce n’est pas la panacée, mais on n’a pas toujours besoin d’une image en 2500×1800 et des bananes, donc ça peut faire l’affaire. Ensuite, un petit coup de logiciel de retouche peut s’imposer, soit pour recadrer l’image, soit pour jouer avec les paramètres de contraste et de luminosité, car les registres sont vieux, la prise de vue a été mal exposée, l’encre est devenue sympathique (et ça c’est pas sympa, en fait)…
Et si je ne trouve pas grand-mémé ?
Et bien ça arrive. Voici les principales causes :
– vous avez mal lu et loupé grand-mémé : ben relisez plus lentement le registre, en évitant de sauter des pages.
– vous n’avez pas ouvert le bon registre : c’est ballot ça, et bien ouvrez le bon, pardi !
– grand-mémé n’est pas née vers 1896 (les légendes familiales ne sont pas des légendes urbaines) : cherchez-la dans les autres TD (avant/après)
– grand-mémé n’est pas née à Trifouilly-les-Oies : et ben là, c’est plus problématique. Vous pouvez tenter les communes aux alentours, ou réinterroger vos sources (si elles sont sur Internet, une règle d’or en généalogie : trust no one. Vérifiez systématiquement. Ne tenez rien pour sûr, à fortiori sur les sites de généalogie…), tenter la grande ville la plus proche (ces dames en ont eu marre de mourir chez elles en accouchant, ce qui peut se comprendre, et ont donc fini par aller à l’hôpital de la grande ville d’à-côté)… mais hélas, c’est mal barré… et si grand-mémé (comme la mienne) a brûlé pour une raison inconnue le livret de famille, c’est l’impasse assurée. Jusqu’à temps que vous tombiez par hasard sur une piste..
Et Charlemagne dans tout ça ?
J’en parlais à la fin de l’épisode précédent, et ça m’a valu une remarque sur Twitter. Une légende veut que 80% (ou 90% selon les sources) de la population française actuelle ait Charlemagne comme ancêtre commun. En réalité, c’est très certainement beaucoup moins que ça. Même s’il fallait (jusqu’à récemment) forcément un papa et une maman pour avoir un enfant, la généalogie et la génétique font deux. C’est sûr qu’en remontant 40 générations, à raison de deux parents par génération, on se retrouve vite des milliards de milliards d’ancêtres : vos parents sont deux, vos grand-parents sont quatre, vos arrières-grand-parents sont seize… et oui, il s’agit de puissances de deux ! Donc 40 générations, en excluant vous (20) et la plus ancienne, ça fait 238 soit 274 877 906 944 ancêtres (oui, 274 milliards et des patates) ! Il y a bien une chance que Charlemagne soit dans le lot…
Oui mais sauf que vers l’an 800, on estimait la population mondiale à 8 millions d’individus… Bon déjà, il y a un os, et un deuxième os pointe le bout de son nez… Vous allez vite vous en rendre compte, mais dans le temps, les gens ne sortaient guère de leur village, et on se mariait souvent entre cousins (la mère Boutin n’a rien inventé, mais c’est bien la preuve qu’elle est tout sauf moderne), germains ou non. Et plus vous remonterez dans le passé, plus vous constaterez que la consanguinité était.. la norme !
L’autre norme (qui existe encore à l’heure actuelle, quoiqu’on en dise), c’est qu’on se mariait surtout dans la même classe (ou strate) sociale. Ainsi, le prince charmant qui se marie avec Cendrillon, ça fait certainement rêver les petites filles (et les petits garçons), mais dans la réalité… si vos ancêtres sont journaliers, laboureurs ou mendiants, il y a à peu près AUCUNE chance qu’ils aient fricoté avec des noblaillons (ou des noblaillonnes). Ce n’est pas impossible, mais les chances sont tellement faibles…
Ajoutez à ça que le papa (et parfois la maman, si, si, j’ai le cas DEUX FOIS dans ma famille : le papa a déclaré l’enfant, mais sans vouloir dire qui était la maman à l’officier de l’Etat civil !) n’est pas forcément connu (parce que mademoiselle a joué au docteur dans la paille avec le fils du voisin, ou parce qu’elle s’est faite violer (les guerres, c’était fréquent à une époque), ou que le seigneur (ou le curé) du coin n’était pas insensible à ses charmes mais que quant à se marier avec…)… Sans compter que prouver votre filiation avec Charlot ne va pas être simple : déjà, au delà de 1500, inutile de chercher, les registres n’existent plus. Brûlés, égarés, mangés par les rats ou les sauterelles (ou autre chose qui mange des registres), y’a plus rien. A moins d’avoir un noble dans la famille. Mais a-t-il été anobli ? Descend-il vraiment de Charlemagne ? Rien n’est moins sûr, les généalogies de complaisance ça existe, ça fait toujours bien de mettre un roi là dedans, et puis qui pourra vérifier de toutes façons ? En gros, si vos ancêtres avant la Révolution étaient paysans, leurs ancêtres le seront aussi très probablement, et donc vous êtes un gueux, que ça vous plaise ou non.
(J’avais lu un post excellent sur le net à ce sujet il y a quelque temps de ça, si je retrouve le lien, je le mettrai ici).
Sur cette nouvelle dévastatrice, je vous laisse faire quelques recherches. On se retrouve bientôt pour la suite.